Publié le 04/09/2025 14:17:04
Pour la première fois en Pays de Brest, de l’eau affinée à la sortie de stations d’épuration a été réutilisée. Cette expérience encourageante va se poursuivre.
C’est un container comme tant d’autres sur le port de Brest. Et pourtant, il abrite un skid, une structure mobile sur laquelle est fixée une unité pilote qui traite l’eau en sortie de la station d’épuration de Zone portuaire.
Cette unité fonctionne depuis vendredi dernier à Brest et c’est désormais à sa source que viennent s’alimenter les hydrocureuses d’Eau du Ponant. Il était auparavant installé, durant un mois, à la station d’épuration de Bois noir, à Landerneau.
Sur ces deux sites, les eaux usées ont été retraitées et ont été utilisées dans un cadre bien précis : l’arrosage de la pelouse du stade municipal à Landerneau et l’alimentation des hydrocureuses à Brest. La réutilisation des eaux usées traitées – REUT en abrégé – est une première sur notre territoire !
Tout le processus de traitement se tient dans ce container.
L'eau passe par différentes étapes de traitement.
L'eau est ensuite dirigée vers une bâche de stockage.
Quel est le principe de la REUT ? Affiner la qualité de l'eau en sortie de station d’épuration afin qu’elle soit compatible avec des usages prédéfinis : irrigation, arrosage d'espaces verts, hydrocurage… Cette eau usée affinée peut ainsi se substituer à des consommations d'eau potable.
« Face à la raréfaction de la ressource en eau liée au changement climatique, la REUT est donc une solution qui mérite l’attention », affirme François Cuillandre, président d’Eau du Ponant. L’objectif annoncé dans le Plan eau 2030 est de développer 1000 projets REUT d’ici 2027 et de multiplier par dix les volumes d’eaux usées traitées d’ici 2030.
Brest Métropole et de la Communauté d’agglomération du Pays de Landerneau - Daoulas ont donc confié à la SPL Eau du Ponant le développement de cette technologie sur leurs territoires.
Des études prospectives menées en Pays de Brest ont mis en avant un risque d'insuffisance de ressource en lien avec le développement démographique et économique. « Il est donc nécessaire de rechercher dès à présent des alternatives, en complément des actions de sobriété des usages », analyse Noémie Saint-Hilary, directrice générale d’Eau du Ponant.
« Nous souhaitons développer des projets multi-usages pour répondre à la fois aux besoins des services techniques des collectivités, pour l’arrosage par exemple, et aussi pour nos propres besoins en hydrocurage ou encore pour accompagner les industriels sur la substitution d'usages d'eau potable », poursuit Noémie Saint-Hilary.
A Landerneau, comme à Brest, une unité pilote de traitement, conçue par Véolia, a permis de débuter la première phase d’expérimentation cet été. « L’affinage comprend une filtration sur des petites billes de verre et une désinfection aux UV et au chlore, explique Fabienne Scotet, responsable du projet REUT à Eau du Ponant. L’objectif est également de récolter des données de la qualité de l’eau en sortie, grâce à des analyses confiées à Labocéa. »
Cette expérimentation est encadrée par un arrêté délivré par la Préfecture, dont les services ont contribué au succès de l’opération.
La SPL Eau du Ponant, pour le compte de Brest Métropole et de la Communauté d'Agglomération du Pays de Landerneau-Daoulas, est lauréate du programme d'accélération de la REUT en zone littorale. « Nous bénéficions d'un accompagnement technique et d'un soutien financier de l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne et de la Banque des Territoire pour étudier l'opportunité et la faisabilité de la réutilisation des eaux usées traitées sur les stations d'épuration du territoire. Cette étude qui va démarrer permettra de valider la pertinence de la REUT pour notre territoire, d'identifier les débouchés potentiels et de rencontrer les futurs usagers », conclut Fabienne Scotet.